Racisme, sexisme, spécisme.
Toutes ces formes de discrimination et d'asservissement seraient liées au sheitan : l'hégémonie de ce satané Homme blanc.
Exagération et blague mise à part, un lien existe bel et bien.
Reprenons les bases :
. le racisme, c'est discriminer les êtres humains selon leur couleur, ou, dit vulgairement, leur race
. le sexisme, c'est discriminer les êtres humains en fonction de leur sexe
. le spécisme, c'est discriminer les êtres vivants sentiants (les animaux au sens large donc) selon leur race Un exemple d'une pensée spéciste serait d'accepter de tuer et manger un veau mais d'être horrifié à l'idée de faire de même pour un chiot.
Le spécisme c'est décider arbitrairement d'octroyer des droits à certains animaux et pas à d'autres, simplement en fonction de leur race, le droit de liberté, de vie ou de mort en particulier.
Le spécisme, c'est décréter que certains animaux ne méritent pas le respect et que tout intérêt ou envie, même minime de l'être humain, prévaudra sur l'intérêt (même vital) de l'animal.
On pourrait pousser la réflexion également en incluant certains êtres humains dans ces animaux.
Oui, car pour l'Occidental spéciste, il mangera des animaux non-humains et portera du cuir, souvent au détriment d'animaux humains à l'autre bout de la planète qui risquent leur vie dans des usines textiles et pourrissent leur habitat avec des produits chimiques et cultures intensives pour l'intérêt des animaux humains d'Occident. Mais fermons la parenthèse.
L'anti-spécisme consiste donc à refuser l'exploitation de tous les animaux et boycotter tous les produits qui en seraient issus (alimentaires, vestimentaires et autres).
En quoi l'anti-spécisme est-elle une lutte similaire à celle du féminisme ou de l'anti-racisme alors ?
Ces trois luttes découlent de la manie de l'Homme à vouloir asservir le plus faible pour se faciliter la vie. Il y a eu les esclaves noirs, les femmes et les animaux bien entendu.
Les deux premiers mouvements ont pris de l'ampleur depuis. Et même si un travail indéniable reste à faire, ce sont des luttes connues de tous. Surtout, fait, important, discriminer quelqu'un en fonction de sa race ou de son sexe est maintenant illégal (pas dans tous les pays pour l'instant malheureusement). Il y a donc eu une évolution pour certains mais la situation de départ était la même pour ces trois luttes.
Les noirs et les femmes étaient à l'époque considérés comme idiots et illettrés, sans âme, des êtres vivants inférieurs. En somme, la façon dont on considère les animaux aujourd'hui et les raisons qui nous autorisent à les exploiter et à les discriminer aujourd'hui.
Le spécisme est, aujourd'hui, une discrimination socialement acceptée.
Néanmoins, je suis persuadée que l'un mène à l'autre. Après le racisme et le sexisme, le spécisme sera la prochaine barrière à faire tomber.
La dernière forme d'oppression qui est accessible à tous et en toute impunité aujourd'hui.
Mais, encore une fois, impunité relative puisqu'il est puni par la loi de maltraiter un animal de compagnie mais autorisé d'en égorger d'autres pour les manger.
Tout certains abattoirs se doivent de payer des amendes pour avoir maltraité des animaux, alors que le but d'un abattoir est de tuer ces mêmes animaux... Incohérence assez étrange. Mais on arrive maintenant dans le domaine psychologique de la dissonance cognitive.
Une bande dessinée célèbre décrivait un homme discriminé au travail par son patron - plus puissant - il se défoulait ensuite sur sa femme en rentrant et sa femme faisait ensuite de même sur leur chien qui reste donc le dernier maillon de la chaîne.
C'est un cheminement de pensée anti-discrimination à mener jusqu'au bout et qui se fait forcément en poussant un peu la réflexion.
Pour continuer le parallèle avec le féminisme, l'industrie laitière est également le reflet de la condition des femmes dans certains pays.
Je pense à l'Inde où un reportage d'il y a quelques années montrait des jeunes filles violées ou inséminées qui revendaient ensuite leurs bébés à la naissance à de riches occidentaux en quête d'adoption.
Sans vouloir offenser personne ou induire que la vie d'une femme humaine est égale à celle d'une vache, les vaches vivent une situation proche de celle-ci.
Elles sont inséminées à répétition toute leur vie, leur veau leur est arraché à la naissance (ou quelques jours/semaines plus tard dans les productions "locales" et "respectueuses des animaux") pour que l'on puisse leur prendre leur lait, puis lorsqu'elles seront trop vieilles elles seront exécutées en abattoir.
Les femmes enlevées par les organisations terroristes en Afrique connaissent également un sort similaire : viols à répétition et utilisation de leur corps pour du plaisir ou de l'argent, ce jusqu'à leur mort.
Certes, les vaches sont des animaux non-humains, mais, elles restent des individus de sexe féminin. Pour moi, un féminisme étendu devrait donc couvrir l'industrie laitière en plus des atrocités existant dans la société humaine.
Réflexion et activisme qui devrait aussi couvrir l'exploitation animale en général (élevage, produits animaux, test sur les animaux etc.) qui est donc liée - de près ou de loin - à la lutte féministe, anti-raciste ou encore LGBTQ (je ne m'étalerais par contre pas sur ce mouvement car je ne suis simplement pas queer et ne souhaiterais offenser personne à ce sujet).
Pour finir, je pense aussi que la consommation d'animaux morts et intimement reliée à une masculinité ostentatoire et toxique.
"il faut manger beaucoup de boeuf pour être musclé et se proclamer Homme viril. Le quinoa et les légumes c'est pour ceux qui ont pas de couilles : les femmelettes au régime et les pédés" et autres joyeusetés intelligentes Anecdote amusante d'ailleurs: de nombreuses suffragettes étaient à l'époque végétariennes ou végétaliennes.
Franchement ridicule et basique comme raisonnement.
L'opposé des mouvements actuels donc...
Je pense revenir sur ce point dans un prochain article car le lien entre consommation de viande et virilité est très intéressant et a d'ailleurs été abordé dans plusieurs bouquins.
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