Devenir végéta*ien. Ou pire, vegan.
Aujourd'hui, c’est une initiative qui fait peur.
Comme si on avait sorti le pire gros mot de la langue française.
Pourtant, lorsque l’on se décide à changer dans ce sens, ça part d’un bon sentiment. Que se soit pour sa santé, l’environnement ou pour l’éthique et la protection des animaux c’est avant tout un élan de positivité. On veut se faire du bien à nous, aux autres, on veut sauver la planète à notre niveau et suivre notre sentiment de bienveillance envers les animaux. Malgré tout, c’est une démarche critiquée, dénigrée, considérée comme contre-nature (encore plus pour les végétaliens et vegans que les végétariens).
Je ne m’étalerais pas sur la raison de ces réactions négatives envers le mouvement car je pense que c’est avant tout lié à l’ignorance et la peur de se voir modifier ses précieuses habitudes alimentaires.
Ce que j’aimerais aborder, c’est plus le “contre-nature”.
Non pas au niveau de la santé, car je pense que la documentation concernant les principales causes de cholestérol, diabète et infarctus sont faciles à trouver sur la toile. Non, j’aimerais aborder la question de la tradition, du naturel et du primitif.
Mon interrogation est donc : Devenir végé, est-ce notre nature profonde ou un excès d'empathie de l'Homme du 21ème siècle ? -nous passerons sur le fait que Pythagore, DeVinci, Kafka, Tolstoy, Mary Shelley, Einstein et d'autres étaient végés-
“L’homme mange de la viande depuis son commencement”
Alors nous pourrions effectivement dire que manger de la viande est naturel pour l’Homme. C'est notre place naturelle. Être végétarien serait donc un phénomène de bobos voulant se trouver une noble cause et sur-interprétant leur existence. Mais, est-ce toujours naturel de consommer des animaux provenant d’un élevage de masse, bourrés d’antibiotiques et dont l’élevage détruit justement notre habitat propre?
L’Homme est un omnivore opportuniste, c’est à dire que nous sommes capables de digérer de la viande lorsqu’il n’y a que cela à proximité, mais est-ce vraiment ce pour quoi nous sommes faits ?
On n’a jamais vu un lion développer du cholestérol car il mangeait trop de gazelles.
Mais tout cela relève du scientifique et personnellement, ce n'est pas ce à quoi je porte le plus d'intérêt. Je préfère ce qui se rapporte à la conscience, à l'éthologie.
Alors attelons-nous-y. Justement. Au subjectif. A la morale. Et toussa.
En général j’entends : notre place est au sommet de la chaine alimentaire. Il est donc normal que l'on en profite.
Au passage le niveau trophique de l’homme est le même que celui de l'anchois dans la chaine alimentaire
Mais, si l’on donnait la possibilité à la majorité d’entre nous de tuer et dépecer un animal nous-même pour le manger ensuite, il y a de grandes chances que nous en soyons incapables et dégoutés.
Ce qui encore une fois ne sera jamais le cas du vrai carnivore.
Par contre, tout propre dans la barquette du supermarché: pas de souci.
Et puis ça dépend des animaux: faut pas déconner y en a des plus sympas que d'autres.
“Jamais je ne mangerais du chien ou du chat c’est barbare! Dis-je en mangeant mes barbecue ribs taillées dans un cochon à la capacité mentale d’un enfant de 3 ans”.
Une chose est sûre en tout cas, notre perception des choses est bien dénaturée.
Donc l’argument stipulant que manger du poulet sous plastique est bien naturel ne vaut rien. Pourquoi nous extasions-nous devant les animaux mignons de la ferme mais les mangeons-nous ensuite sans sourciller? Pourquoi les images d'abattoirs font scandale mais c'est ensuite bien content que nous mangeons notre bavette? Dissonance cognitive.
Il en est de même pour tous nos modes de consommation : beaucoup commencent aussi à rejeter la Fast Fashion, le consumérisme, le plastique, les pesticides, et bien d'autres. Notre nature profonde ne serait donc pas de tuer et de faire souffrir, mais bien de câliner.
Ce qui fait de l’homme ce qu’il est, c’est sa capacité à réfléchir. Une fois avoir pris conscience que nos agissements ne sont pas naturels, nous pouvons donc : soit arrêter de manger des animaux soit nous détacher de la société de consommation de masse et aller dans la nature trouver nos proies.
Le plus facile me semble être la première alternative.
Et puis surtout, si ce qui fait de nous des Hommes est notre réflexion et notre empathie, tuer des animaux sentients ne devrait pas être une option.
Le vrai problème est cette bulle aseptisée dans laquelle nous vivons aujourd'hui.
Elle nous empêche de voir réellement ce que nous consommons, ce pour quoi nous payons. Elle nous endort.
Alors être végéta*ien est peut-être dans la nature de l'homme d'aujourd'hui : cet homme emphatique, concerné par ce qui l'entoure et dont la préoccupation première n'est plus que de survivre comme il y a 4000 ans mais aussi de corriger son environnement.
Personnellement, je pense que le végéta*isme est en chacun de nous, il ne demande qu'à être réveillé d'un point de vue éthique.
Malgré tout, je conçois aussi que ce soit compliqué pour certains et même impossible dans cette vie.
Mais au-delà de l'éthique, il ne faut pas non plus oublier que ces mouvements sont fondés sur deux autres grands piliers. La santé d'une part, et l'environnement de l'autre.
Cette dénaturation de notre mode de consommation que j'évoquais plus tôt détruit notre planète.
L'élevage pollue et détruit les sols, les océans, utilise des ressources qui pourraient servir à nourrir les populations en famine et bien d'autres.
Alors, si le végé*arisme n'est pas pour vous, le flexitarisme (réduction de la consommation de viande) l'est pour sûr, du moins si vous souhaitez que vos enfants ne connaissent pas une immigration forcée sur la Lune.
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