Bullshit Jobs.
C’est un concept inventé et popularisé par David Graeber.
Oui, celui qui a écrit « Histoire de la dette ». Ce pavé attend sagement dans ma bibliothèque d’être lu, et ce depuis ma première année de prépa.
J’ai pris connaissance de ce concept depuis peu grâce au bouquin : La révolte des premiers de la classe de Jean-Laurent Cassely.
Mais, l’expression « bullshit » était déjà bien ancrée dans mon quotidien. Je serais prête à parier que dans le vôtre aussi.
Il est bien ce cours ? Boh c’est du bullshit on est sur Facebook pendant la séance.
T’as aimé ton stage ? Ouaip, équipe sympa mais un peu du bullshit franchement.
Tu veux faire quoi plus tard ? Je sais pas trop, tant que c'est pas trop bullshit...
Et bien d’autres situations à celles-ci.
Alors, moi, je ne veux pas travailler.
Du moins pas pour n’avoir que cela à dire lorsqu’on me pose une question sur mon job.
Je veux pouvoir expliquer mon poste à un néophyte sans avoir recours à 5 périphrases.
Je veux avoir l’impression de FAIRE quelque chose.
Je ne veux pas rester derrière un ordi à faire des PPT insignifiants pour des réunions inutiles et rencontrer des clients merdiques qui ne se sentent plus pisser. Je ne veux pas vendre des prestations pour des sommes astronomiques alors que je ne sais même pas de quoi je parle. Je ne veux pas que mon job soit du vent, du bullshit. Et surtout, je ne veux pas travailler pour promouvoir un système que je débecte.
La plupart d’entre nous sommes déçus à la sortie de l’école.
On nous promet un monde enrichissant et plein de diversité.
Que nenni.
C’est en fait un monde ennuyeux, répétitif et peu exigeant intellectuellement. On se retrouve avec des collègues chiants, une cantine insipide et des journées à rallonge où on ne fait pourtant rien de concret. On vend des prestations intellectuelles pointues en sachant pertinemment que c’est du flan.
Et ensuite, on se prend au sérieux pendant les dîners mondains en méprisant les cadres de cabinets plus petits.
Bien ridicule.
Ce que je veux, et que vous voulez aussi sûrement, c’est un travail qui ait du sens.
Un travail pour lequel j’ai envie de me lever le matin, qui ait un véritable impact concret et positif sur mon environnement et qui soit intéressant.
On comprend aisément l’engouement de notre génération pour la création de startups et le retour à l’artisanat.
Nous avons besoin de sens dans nos actions et non d’un environnement complètement virtualisé et éloigné de la réalité. Il n’est jamais agréable de manipuler des Excels, des PPT ou encore des boulons en usine sans connaître le but de nos actions : le produit fini. Le problème c’est que nous sommes devenus des travailleurs à la chaine en bureau. Ultraspécialisés, chacun gère une partie infime du projet dans une vision ultra-séquencée du process.
Cela ne plait à personne, on le sait, que ce soit en bureau ou en usine.
Alors, j’aimerais trouver le job qui me fera passer outre tout ce vide. Celui qui sera en accord avec mes convictions personnelles et qui me stimulera au quotidien. Je veux agir et trouver ma place dans la « big picture » du monde actuel.
Alors oui, cela demande plus de temps. Il faut être plus exigeant, mais c’est, je le pense, ce que nous méritons tous.
Chacun de nous mérite mieux qu’une vie de mouton se glorifiant de son étroiture d’esprit… Non ?
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