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9 questions avec Loane de Lo Neel

J'ai découvert Lo Neel grâce à un petit message de Loane sur les réseaux sociaux. Elle m'invitait à me rendre dans leur studio pour découvrir leurs matières véganes innovantes et écologiques à base de fibre d'ananas ou de soja.


En parcourant leur site, j'ai adoré l'originalité des modèles et leur engagement qui me paraissait être à 360° : environnement, humains et animaux ! En plus, le concept d'entreprise mère-fille m'a beaucoup parlé.

Nous nous sommes donc pris 30 minutes pour échanger plus en détail sur la marque Lo Neel en 9 questions !


Quel est le concept de ta marque et depuis combien de temps existe-t-elle ?


Lo Neel a été lancé en 2019 par moi et ma mère. Notre particularité est d'être une marque éco-responsable, éthique et végane. Le but est de nous inscrire dans une transition écologique et éthique pour contrer les entreprises de fast fashion comme Zara et consort. Mais aussi, nous souhaitons montrer aux gens que l'on peut consommer bien tout en faisant de la prévention, leur montrer qu'il se cache des choses derrière leurs vêtements.


Que faisais-tu dans la vie avant de te lancer ? Quel a été ton parcours ?


J'ai en fait eu l'idée de Lo Neel en 2018 et ma maman, qui est dans la mode depuis une trentaine d'années - elle est passée par énormément de boîtes, des créateurs aux grands groupes -. J'ai donc été baignée dans la mode depuis toute petite et ait été confrontée aux problèmes que pose cet univers très tôt. Que ce soit pour les animaux, les humains ou l'environnement, dans le luxe ou la fast fashion. La mode responsable était une niche très peu développée il y a 2 ans, et moi qui était à fond dans ces valeurs-là, je ne trouvais même plus de quoi m'habiller. Du coup j'ai présenté le projet à ma mère qui a tout de suite été partante car on a toujours eu envie de créer un projet commun.

C'est ainsi que Lo Neel est né en 2019, soit un an plus tard.


J'ai lancé le projet à 19 ans et je suis toujours en étude, en école de commerce. Et ma maman est styliste, spécialiste en maille. Elle a aussi été directrice artistique de plusieurs maisons.


C'est trop chouette d'avoir un projet mère-fille à nous, j'adore !


Pourquoi est-ce compliqué de travailler avec des matières véganes ?


Ce n'est pas le côté "végane" qui est le problème en soit car on pourrait prendre du polyester par exemple et voilà. Mais ce qui est difficile est de travailler avec des matières véganes et bonnes pour la planète. Pour nous, les trois mantras sont : l'Homme, les animaux et la planète. Chacun a son préféré dans notre équipe et le mien c'est vraiment la planète.

Pour qu'un tissu soit donc environmental-friendly, il faut faire appel à beaucoup de technologies. Il y a énormément de nouvelles technologies qui arrivent sur le marché. - On va d'ailleurs sortir 3 nouvelles matières hyper pointues en Septembre, avec en plus l'exclusivité française donc vraiment incroyable pour notre marque -. C'est donc facile d'être végane mais végane et écologique demande beaucoup plus de travail, de recherche et d'efforts.


On peut acheter du coton et du polyester chez Zara et ce sera végane. Pour moi cela n'a pas de sens.


Au-delà de l’engagement environnemental et végan, il y aussi un aspect social. Lo Neel s’engage pour la Fondation des Femmes, ça se concrétise comment ?


Alors ce projet n'a pas abouti finalement !

Néanmoins, avec l'Inde, on participe à un projet de réinsertion.

Cela concerne principalement des femmes ayant vécu des tragédies ou n'ayant jamais eu d'emploi. Elles sont donc recrutées dans l'usine et nous aident à faire les broderies. Cela leur permet d'avoir un travail et de reprendre une vie avec plus d'indépendance.


On essaye de s'engager sur tous les plans : environnement, social et animaux pour proposer aux personnes engagées une solution pour s'habiller avec leurs valeurs ! Nous ne sommes pas parfaites mais on essaye.


Peux-tu nous en dire plus sur les matières utilisées chez Lo Neel ? D’où provient votre polyester recyclé ? Pensez-vous utiliser des matières non-véganes recyclées ?

Ma maman est spécialiste en maille, souvent associée à la laine qui n'est pas végane. Mais on a maintenant des alternatives ! Nous sommes toujours à la recherche de nouvelles matières et le polyester recyclé, la viscose recyclée ou encore le coton bio remplacent très bien la laine. Et petit teaser, cette collection de maille en coton bio sortira d'ailleurs courant Septembre !

On propose plusieurs matières : notre polyester recyclé fait à base de bouteilles en plastique. La fibre de soja est géniale et super versatile : toucher soie, crêpe, et bien d'autres ! On a aussi de la viscose faite à partir de forêts non ancestrales et non protégées, majoritairement produite à partir de bois mort - déjà tombé par terre par exemple -. Et la matière qui nous a clairement lancées c'est le pinatex : le cuir d'ananas, une superbe alternative au cuir animal.


Toutes nos matières proviennent d'endroits dans un rayon de 100km autour de l'usine, mise à part nos pièces en pinatex qui sont confectionnées aux Philippines - c'est le seul pays actuellement qui produit de la fibre d'ananas donc nous avons fait le choix de tout produire là-bas -.


Que penses-tu de la mode dans le système actuel ? Comment la changer : par une révolution ou petit à petit ?


Pour moi les transitions écologiques que l'on voit dans les grands groupes ne sont pas à prendre au sérieux. C'est du foutage de gueule on va dire. Mais c'est seulement mon avis.

C'est comme si moi, en tant que végétarienne, j'allais manger le Veggie Burger chez MacDo pendant qu'ils tuent des poulets à côté.


C'est pareil pour la mode, ce genre de comportement n'est pas viable.

Si tu sors une collection capsule de t-shirts OEKO-Tex produits par les Ouïghours en Chine et après tu te proclames éthique ça ne peut pas marcher. Au bout d'un moment ça se saura forcément.


Je serais plus dans l'idée d'un système de prise de conscience généralisée : de plus en plus de célébrités et d'influenceurs qui utilisent leur voix en faveur du changement, de petites marques comme la mienne qui prennent de l'ampleur etc.

J'étais à Londres pendant un an et j'ai pu remarquer, en tant que végétarienne, qu'ils étaient beaucoup plus avancés que nous. Alors je me dis que ça va arriver en France. Maintenant, le problème est que les Français sont très traditionalistes, cela prendra donc plus de temps que dans les pays nordiques mais ça arrivera. Tout simplement car on est dans une société où tout le monde suit ce que fait le voisin et que les jeunes sont de plus en plus engagés.

Je le vois avec Lo Neel, même si mes produits sont plus ou moins chers - ce qui est bien sûr justifié -, notre clientèle principale ce sont les jeunes car ils veulent faire bouger les choses !


En tout cas moi j'y crois ! C'est un travail de fourmi qui portera ses fruits.


Plutôt fripes ou mode éthique neuve du coup ?


Plutôt fripes actuellement. J'adore la mode, mais en tant que jeune étudiante je n'ai pas les moyens de m'acheter des pièces créateurs, surtout avec toutes les exigences éthiques et écologiques que j'ai ! Les fripes sont donc l'alternative numéro 1 pour s'habiller lorsque l'on a pas trop les moyens.


Après, je vois de plus en plus de marques type lingerie ou bijoux éthiques arriver sur le marché avec des petits prix. C'est super car c'est donc abordable pour les jeunes.

L'avantage de la mode éthique neuve, c'est que même si tu payes le prix tu sais que tu vas garder ta pièce très longtemps. Mais à titre personnel et en tant que jeune entrepreneure en plus c'est compliqué pour l'instant !


Vous produisez en Inde, ce qui est parfois décrié. Comment fais-tu pour t’assurer des bonnes conditions de production ? Avez-vous visité vos usines, sont-elles labellisées… ?


Nous sommes sur Clear Fashion, une application qui recense des marques et leur attribue des notes. Nous sommes parmi les marques les plus éthiques de France. Ils conduisent de réelles recherches avec des ingénieurs sur les tissus et leur confection donc nous sommes très fières d'avoir reçu leur approbation.

Ensuite, on travaille avec un atelier avec lequel ma mère avait eu l'occasion de travailler plusieurs fois auparavant pour des créateurs éthiques. On connait donc très bien les usines, le directeur de l'atelier est devenu un ami.

Les conditions de travail sont nettement supérieures aux standards indiens : une cantine, des horaires décents et aménagés selon les contraintes de chacun, la clim, des lumières - OUI car ce n'est pas toujours le cas-. Ce n'est pas un système d'abattoir humain comme on pourrait voir dans d'autres usines.


Niveau certification, on en a beaucoup que je ne citerais pas là mais elles sont toutes sur le site.

Lorsque l'on a décidé de produire en Inde, on savait que c'était un gage de qualité, il y a un superbe savoir-faire. On a fait des comparatifs bien sûr. Au début on voulait faire du Made In France, mais avec la qualité supérieure que l'on propose maintenant, les prix auraient été exorbitants. On a donc pris le parti de travailler avec l'Inde et un atelier qui permet en même temps de réhabiliter des personnes victimes de brûlures à l'acide notamment. C'est un tout petit atelier tout près de New Delhi.

Malheureusement, là, avec le virus, on a du re-centraliser un peu avec une collection capsule en Italie et une autre, plus petite, en France. On ne peut pour l'instant plus travailler avec l'Inde car la situation est très complexe pour eux là-bas.


Pour terminer, quelle autre marque ou créateur/trice de mode éthique adores-tu ?


J'ai un noyau de marques véganes engagées et je les adore toutes et tous.

La boutique que j'adore c'est Donnant Donnant à Londres qui propose des chaussures véganes, les créatrices sont aussi géniales ! 1083 c'est pour moi un des meilleurs sur le marché également.

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