La mode est une industrie.
Dans une société capitaliste elle a donc du profit à se faire sur notre dos, d'où les diktats de beauté et la fast fashion.
Mais il n'y a pas que cela qui entre en jeu dans leur élaboration : le patriarcat, le classisme, le validisme, la pensée coloniale et bien d'autres choses viennent se superposer pour créer un idéal de beauté.
S'y conformer, c'est donc succomber à la pression sociale. C'est accepter de rentrer dans une case et d'étouffer notre personnalité, notre intériorité.
Si au début cela semble être une bonne idée de se cacher, sur la durée, cela devient vite insupportable.
Certes on accède à des cercles sociaux privilégiés, ou alors on arrive enfin à se fondre de la masse, mais c'est grâce à une image qui n'est pas la nôtre. On se cache derrière une vitrine derrière laquelle on se sent de plus en plus seul-e.
De plus, le masque social est de plus en plus complexe à maintenir sur la durée : c'est drainant de devoir prétendre être quelqu'un d'autre, de s'habiller comme cette personne que l'on veut être et d'adopter ses mimiques.
C'est en partie pour cela que le concept d'esthétique (aesthetics) est discutable.
Il nous enferme dans des micro-étiquettes toujours plus restreintes : "Gogblin core", "costal grandma", "Dark Academia", et bien d'autres choses, alors que nous sommes des êtres multi-facettes. Si parfois, certaines esthétiques sont larges et marquées politiquement, beaucoup sont superficielles, et il est alors possible de s'y enfermer sans réussir ensuite à trouver la sortie.
Bien sûr, il est toujours intéressant de regarder en quoi elles consistent pour pouvoir s'en inspirer si on le souhaite, ou découvrir LE style qui nous correspond, qui sait. Mais ce n'est pas automatique.
Lorsque l'on ajoute à tout cela les diktats de beauté, ainsi que la fast-fashion et son incitation à consommer pour ne pas passer de mode, le cocktail devient explosif et insoutenable mentalement.
Je pense qu'il faut connaître toutes les règles arbitraires qui régissent notre société pour mieux pouvoir en jouer.
Car s'y conformer par pression, c'est néfaste pour la santé mentale : on a l'impression que l'on doit se cacher et se changer pour être valable.
A contrario, faire le choix de s'en défaire, ou de s'y conformer que lorsque c'est dans notre intérêt remet le pouvoir entre nos mains. On le fait en pleine conscience et on devient maître de la situation. Et ça, ça fait du bien.
On s'exprime enfin !
Notre apparence nous appartient et c'est nous qui la modelons à notre guise.
L'atelier en ligne "Mode, santé mentale et expression personnelle" est dédié à cela : comprendre les règles implicites que la société fait peser sur notre apparence, et déconstruire les diktats de beauté dans un seul but, se réapproprier nos corps et notre image.
C'est aussi l'occasion d'obtenir des clés très concrètes pour savoir comment créer l'impression que l'on veut renvoyer en fonction des contextes, en particulier professionnel (entretien d'embauche, quotidien au bureau, etc.).