N° 10. Mon anniversaire, se dé-tricotter pour mieux se peletonner.
☁️ Bonjour Nuage,
J’ai 26 ans, aujourd’hui.
Je pensais que cela me ferait le même effet que pour ces 4 dernières années.
Pour mes 22 ans, j’ai pleuré. Je pense après réflexion que c’était un mélange de : “je vieillis et je n’ai aucune idée de ce que je veux pour la suite”, et “je suis en échange universitaire en Chine et je fête donc mon anniversaire très loin de ma famille pour la première fois de ma vie”.
Pour les 23 ans, j’était angoissé-e. Je ne voulais pas me rapprocher des 25 ans fatidiques.
À mes 24 ans, j’étais encore au bord des larmes. Encore en plein burn-out autistique : je venais de quitter mon travail à Paris (car la socialisation me créait des meltdowns quasi-quotidiens), de déménager en province, de me prendre BLM, ma non-conformité de genre et les limites liées à mon autisme en pleine face.
À 25 ans, c’était une sorte d’indifférence complète. Qui masquait peut-être une angoisse d’ailleurs. Je ne voulais rien de spécial, et n’ai d’ailleurs rien fait de spécial.
Cette année, j’apprends à m’écouter et faire en fonction de mes besoins avant tout.
Et je parle bien de besoins, pas d’envies. Il y a une différence. J’ai pris conscience que j’avais besoin de certaines choses pour fonctionner (je ne suis pas fan du terme “fonctionner” car il renvoie à une logique productiviste et validiste, mais bon…). Ces besoins sont parfois - souvent - différents des besoins des autres, mais cela ne les rend pas moins légitimes.
J’ai dénoué et dé-tricoté de nombreux noeuds du nuage, de la pelote que je suis, pour mieux me remettre en boule. Me peletonner selon mes critères cette fois-ci, et en toute conscience.
Pour la première fois depuis longtemps, je me sens bien avec moi-même, en harmonie, apaisé-e. Je ne me suis rien imposé-e pour mon anniversaire qui me demande un effort : j’ai décidé de le passer avec mes parents, mon frère et mon copain lors d’un dîner préparé par mes soins et lors duquel je ne boirais pas d’alcool. Tout sera terminé aux alentours d’1h dans la nuit : après les cadeaux ! Hihi.
Cadeaux qui auront pour la plupart été choisis dans une liste de mes besoins et envies. Et pour le reste, ma famille connaît mes intérêts spécifiques et particularités sensorielles et visuelles. Cela m’évite de devoir masquer en faisant semblant d’apprécier un cadeau bof. Cela me permet aussi d’évoluer un cercle de personnes “safe” dans lequel exprimer ma joie et stimmer devant un cadeau qui m’excitera.
Mélanger les groupes me demande trop d’efforts. J’ai donc choisi une autre plage de dates pour accueillir ma meilleure amie pour passer du temps ensemble à l’occasion de mon anniversaire. Et j’ai hâte.
J’ai l’impression que mes 26 ans sont bien plus apaisés que mes dernières années.
Je commence enfin à me comprendre en profondeur, et ce car je me laisse l’espace pour le faire : je m’écoute et je place mes besoins avant ceux de la masse dominante, et à la même hauteur que ceux des gens qui me sont chers.
En ce jour, je t’envoie (si consenti) de la douceur Nuage.