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Le poids des étiquettes : en trouver une existante ou créer la sienne ?



Il est beaucoup trop facile de se perdre.

Dans le brouhaha constant et la multitude d'information inhérents à la société actuelle, on a du mal à s'y retrouver.

Lorsque l'on souhaite voir un peu plus loin que son petit nombril, on est vite submergé par des discours plus ou moins agressifs et des solutions se prétendant "optimales" pour pallier toute la misère du monde.

Alors on essaye de bien faire et on se jette à corps perdu dans les documentaires, les moyens d’agir et le militantisme. Parce que oui, on veut changer les choses, agir en bien pour l’environnement et la société.

On veut trouver du sens.

Tout cela est louable bien entendu, sauf lorsque l'on finit par s'oublier, se mettre de côté.

Cette situation, je l'ai vécue et je ne m’en suis d'ailleurs – il me semble - pas encore complètement extirpée.

Cette envie d'avoir un impact positif sur mon environnement par tous les moyens possibles m'a noyée.

Lorsque l'on décide de trouver un but et de s'impliquer un peu plus dans le monde qui nous entoure, on débouche sur un flot de problématiques. Les causes dans lesquelles s'engager sont infinies.

J'ai tellement creusé tous ces problèmes que je me suis perdue moi-même.

J'ai voulu m'insérer dans tous les mouvements solutionnistes sur lesquels je suis tombée : je me suis d'abord intéressée à l’alimentation végane - depuis plusieurs mois maintenant - puis au minimalisme, au zéro déchet, et à d’autres philosophies de vie visant à améliorer le monde dans lequel nous vivons. Le problème, est que, de part mes recherches et réflexions sur ces sujets, j'ai voulu m'engager dans tous ces combats à la fois et en ai perdu mon moteur initial. J'appliquais ces modes de vie censés être la solution de tous les maux et me convainquais de leur utilité mais me sentait de plus en plus vide et triste. La source première de mon indignation était noyée par un ensemble de diktats que je considérais inhérents à ce nouveau lifestyle. Le problème est que j’en avais perdu tout le sens de mes actions : l'opposé du résultat escompté en somme.

"Le beau nom grave de tristesse" - Françoise Sagan

C'est ce sentiment que j'ai ressenti en rentrant chez mes parents et en n'ayant donc, que pour m'occuper, mes idées. J'ai réalisé que j'étais vide. Je n'avais plus envie de rien. J'étais plate, sans vocation véritable. J'avais perdu de vue ma propre personnalité.

En m'efforçant trop de trouver ma voie, je m'étais perdue de vue.

Je me suis donc efforcée de faire une pause dans tout cela et réfléchir posément à ce qui m’importait vraiment, à ce que je voulais.

J’ai renoué avec les chansons de Stupeflip qui m’animaient depuis l’adolescence et ai, par la même occasion, retrouvé mon « moi initial ». Mon moi indigné, avant tout, par la société de consommation.

J’ai pu alors me repencher sur tout ce que j’avais appris et sur toutes ces écoles avec plus de recul, plus de réflexion et avec un nouveau regard : le mien.

En aucun cas je ne crache sur ces mouvements ; je suis d'ailleurs aujourd'hui dans une phase de transition vers certains d'entre eux. Mais, je tente maintenant de le faire de façon plus saine, avec recul et en m'écoutant avant tout.

A force de lire, visionner des reportages et se noyer dans les posts Instagram sur ces sujets, on finit par ne plus penser par soi-même. On se transforme en un porte-parole du mouvement en question, ni plus ni moins.

A cela s’ajoute la pression sociale de ne pas être parfait.

On se dit : « mince, je me proclame XXX mais j’achète encore OOO, on va me taper dessus » Remplacer XXX par minimaliste, écolo, vegan, féministe, etc. OOO par : des chipos en barquette, de la salade en sachet, Cosmopolitain Magazine, des bonbons, des nouveaux vêtements etc.

Il faut que l’on arrête de culpabiliser de nos erreurs. Extasions-nous plutôt de nos progrès. Arrêtons d’avoir peur de la réaction de ceux que l’on estime « irréprochables ». Il y a de fortes chances qu’eux aussi aient leurs petits craquages et si ce n’est pas le cas, ils n’ont pas à vous juger mais à vous inspirer.

L’important, c’est de progresser à son rythme, mais surtout, de façon réfléchie. Alors non, il ne s'agit pas non plus de se muer en escargot car on ne cherche pas à stagner ! L'ennemi, reste la peur du changement.

Mais rappelons-nous que nous sommes tous différents.

Alors prenons d’abord le temps d’assimiler toutes les informations à notre disposition, de les analyser selon notre point de vue, et ensuite de les mettre en application avec sens.

Il est crucial de progresser et d'évoluer.

Je sais que moi, mais aussi une bonne partie de notre génération essayons désespérément de donner un sens à notre existence, d'avoir un impact positif. Mais nous inscrire tête baissée dans un mouvement n'est pas forcément la solution.

Du moins, pas de suite.

La priorité, c’est bien de préserver notre santé mentale et notre capacité à questionner ce que l’on nous propose.

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