"Tu boycottes? C'est inutile. Moi non, perso j'attends les actions de l'Etat"
Merci pour ces mots de soutien...
Mais il y a pire :
"Moi je ne crois pas au boycott, ça ne sert à rien. Mais continuez ce que vous faites je vous admire"
Voilà qui me fait une belle jambe
Le boycott.
C'est un concept que l'on voit de plus en plus émerger dans notre société.
Récemment déjà avec le Black Friday.
Beaucoup de consommateurs ont décidé de ne pas succomber à l'appel du consumérisme cette année.
Mais, fait surprenant, nombreuses sont également les entreprises à avoir décidé de ne pas proposer de réductions sur leurs produits.
Plus de Black Friday chez elles mais un Green Friday.
Pourquoi pas.
Etonnamment, venant de ma part, je ne suis pas forcément pour le boycott de cet événement.
Car oui, si l'on sait se maitriser, c'est tout de même une bonne occasion de remplacer un objet cassé, faire ses cadeaux de Noël ou juste se faire un petit plaisir pour moins cher. Alors, oui, les marques y gagnent aussi, mais quelle importance ?
Pourtant, dans certains domaines, le boycott est un moyen d'action que je revendique totalement.
En fait, tout cela dépend de notre degré d'implication éthique par rapport à chaque problématique.
Ce degré est propre à chacun. Ce qui me touchera moi n'aura pas autant d'importance pour un autre et inversement. C'est pour cela que ceux qui boycottent ont toujours envie de vous rallier à leur cause: car celle-ci leur est chère et leur parait morale.
Peut-être que tu trouveras immoral de battre ses enfants. Je trouverais tout aussi immoral d'exploiter les enfants en Asie et de massacrer les animaux.
Par exemple, la cause animale m'a poussée à bannir autant que possible les produits alimentaires à base de viande.
Mais toi, tu considèreras que limiter est suffisant et préfèreras peut-être boycotter la Fast Fashion et le textile de fabrication infantile. Alors que, de mon côté, je ne me refuserais pas un t-shirt Zara de temps en temps.
Lorsque je m'attache à utiliser moins d'emballages plastiques et acheter moins, toi tu achèteras une voiture électrique.
Le boycott est peut-être la solution optimale, mais, dans certains cas elle semble simplement insurmontable ou inutile pour certains. Nous n'avons pas tous les mêmes sensibilités.
Après, il faut savoir faire la part des choses. Ne pas vouloir renoncer au Nutella qui utilise de l'huile de palme alors qu'il existe la version bio à l'huile de tournesol pour 2€ de plus en grande surface, c'est un peu abusé.
Mais, est-ce qu'il faut vraiment tout boycotter pour que cela ait un impact? Si c'est l'éthique qui détermine le besoin ou pas de boycotter, alors cela sera propre à chacun de faire ce choix.
Donc, pour orchestrer un boycott de masse efficace, il faudrait que nous ayons tous les mêmes principes éthiques.
A priori compliqué.
Boycotter les écharpes à carreaux avec Tatie Jacqueline te sera peut être cher mais ne fera, a priori, pas beaucoup de bruit...
Alors on boycotte, quitte à ce que cela ne serve que très peu, ou on attend que le changement vienne d'ailleurs et espérer au mieux? On attend que le gouvernement et les grandes entités prennent les décisions pour nous et forcent tout le monde à changer? Cela prendra un certain temps, et la planète ne sera peut-être plus habitable d'ici là, mais au moins on ne se sera pas acharné pour rien donc parfait. Ou alors on se bouge, pas uniquement pour nous et notre conscience mais aussi pour les autres?
Vivons en accord avec nos principes et agissons à notre échelle.
Même si notre action isolée est minime, elle compte. Si cela nous tient à coeur, cela compte. Rappelons-nous l'anecdote du colibri qui fait sa part quoiqu'il arrive.
L'important est aussi de se sentir bien dans sa tête.
La Fast Fashion est pour l'instant bien ancrée dans le système de consommation. Pour autant, si, derrière nos vêtements nous voyons l'enfant qui l'a fabriqué; si porter du H&M nous donne envie de gerber, boycottons ! Peu importe l'utilité profonde.
Notre santé mentale nous en remerciera et c'est déjà un bon point.
Car, oui, ne pas vivre en accord avec ses valeurs et principes, c'est foncer droit vers une tristesse lancinante et vers la perte de sens. (cf. articles précédents)
Le souci, est qu'auprès des Français, ces démarches apparaissent comme extrêmes et repoussantes. Elles peuvent parfois avoir l'effet opposé de celui escompté. Regardons simplement l'exemple de Vegans "extrémistes". Alors il faut passer par la pédagogie et l'encouragement des petites démarches.
Je suis persuadée que le changement se fera, progressivement, par l'éducation du consommateur moyen.
- même si, je le répète encore : on n'a plus le teeeeemps -
Pour changer nos modes de consommation et le système des multinationales, c'est aussi la masse qui doit prendre conscience et agir - et si possible en collaboration avec les gouvernements -
Dans ce cadre, faire des petits efforts doit également être valorisé.
Limiter sa consommation de certains produits, sans pour autant les bannir, est déjà très utile. C'est un premier pas vers le changement.
Alors, essayons de soutenir du mieux que nous pouvons (par le boycott ou pas) les petites initiatives, cela influencera sûrement les grandes structures.
Pour l'instant ça commence lentement : les géants du fast-food proposent des menus végés, la Fast Fashion propose des matières plus brutes, nobles et des campagnes de sensibilisation, les pailles en plastique sont bannies, la consommation locale est valorisée... Parfois c'est hypocrite et totalement mensonger certes, mais il y a peut-être du bon là-dedans. On verra ce que cela donne.
Le changement est nécessaire à la survie de notre planète et tout ce que cela implique : environnement, biodiversité, droits de l'homme, respect animal etc.
Il doit s'orchestrer rapidement. Ca urge même, on est d'accord.
Le boycott, est, je pense, une question d'éthique. Il est lié à un déclic qui nous pousse à ne plus supporter tel ou tel mode de consommation et est donc complètement personnel. J'ai aussi l'impression qu'il est l'aboutissement d'un certain cheminement émotionnel. Intellectuel peut-être aussi par corrélation...
Mais, les deux sont valables. L'un amènera peut-être à l'autre. Ce qui est certain, c'est qu'attendre dans son canapé n'est pas justifiable.
Evidemment, si tout le monde boycottait du jour au lendemain, le changement serait plus radical et efficace, mais ce n'est pas le cas.
Dans ce cadre, autant encourager toutes initiatives qui rendront cette société meilleure sur la durée. L'important est de s'engager, de prendre parti, et ce sur le plus de causes possibles.
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