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Top 5 des textiles les plus utilisés et leur impact écologique



On commence tous à le savoir : l'industrie de la mode, ce n'est pas la plus transparente et responsable du monde.

Nous avons d'un côté tout le problème de main d'oeuvre et d'exploitation prenant place dans les pays les moins développés, et de l'autre tout le pans environnemental qui, il faut le dire, prend cher. 


La fabrication des tissus nécessaires à la fabrication des vêtements est la raison pour laquelle l'industrie de la mode fait partie du top 3 des industries les plus polluantes.

A elle seule, cette industrie est responsable de 20% de la pollution totale de l'eau.

Plus de 5 millions de tonnes de vêtements sont mis en vente chaque année en Europe.

Au passage, sur ces 5 tonnes, 4 millions finiront aux ordures. En tant que Français, nous achetons en moyenne 30 kilos de vêtements par an. 

Le sujet ici est bien d'aborder l'impact écologique de la production de nos vêtements.

Oui, car selon la matière textile que nous sélectionnons, nos vêtements n'auront pas le même impact et la même empreinte écologique. 


Nous avons souvent l'impression que le naturel équivaut à une pollution moindre.

Néanmoins, certaines matières naturelles peuvent devenir désastreuses pour la planète.

Petit éclairage donc sur les 5 matières textiles les plus vues sur nos étiquettes. 


Coton

Le coton est une fibre totalement naturelle, on peut s'en douter. Pourtant, sa culture est l'une des plus polluantes et consommatrices en ressources. 

10 000 litres d'eau par kilo de coton soit presque 3000 litres pour un t-shirt et 11 000 litres pour un jean.

 

Ceci est une moyenne car l'empreinte en eau dépend du pays de fabrication et de ses régulations. Lorsque l'on sera à près de 9000 litres par kilo de coton aux Etats-Unis, ce sera près de 27 000 litres par kilo en Inde


Les champs de coton représentent moins de 3% des surfaces cultivées de la Terre. Pourtant, ils utilisent plus d'1/4 de la consommation mondiale d'insecticides, la plupart classés comme hautement et extrêmement dangereux. 

Le chlore est également un essentiel lorsqu'il s'agit de blanchir la fibre de coton pour fabriquer des t-shirts bien blancs ou appliquer une coloration chimique aux métaux lourds par la suite.

Du chlore ? Exactement comme pour les tampons et les serviettes oui! Heureusement, cette fois-ci le chlore et les produits chimiques n'entreront pas directement en nous via nos organes reproducteurs.

Néanmoins, ils reviendront forcément vers nous par l'eau que nous buvons ou les produits de l'océan que nous consommons. Oui, car tous ces produits chimiques sont évacués dans les eaux usées de l'usine puis dans les rivières et océans. 

Le coton reste une fibre naturelle à privilégier mais dans sa version bio préférablement. La consommation en eau sera toujours astronomique mais, la pollution causée par les pesticides et insecticides sera atténuée. 


Lin

Le lin est une fibre naturelle et elle ne nécessite que très peu de transformations. Contrairement au coton, il ne nécessite aucune irrigation! Oui, aucune. Il est cultivé en zones tempérées comme le Centre et Nord de la France (producteur numéro 1 mondial) ou la Belgique et l'eau de pluie lui suffit ! En plus, il ne nécessite que peu, voir pas, d'insecticides ou pesticides. 

En choisissant une matière de lin brute sans coloration chimique, l'impact environnemental de notre vêtement sera presque nul.

La fibre est en plus recyclable et biodégradable. Un super choix : confort et écolo ! 


Viscose

La viscose est une fibre, qui peut être transformée en satin, en crêpe, en popeline, en ersatz de soie et en bien d'autres types de tissus.

Cette fibre de viscose est obtenue par la transformation d'un produit naturel : de la pulpe de bois.

Naturelle donc ? Le souci est bien ce processus de transformation.

Pour passer de la cellulose (pulpe de bois) à la fibre artificielle, il faut avoir recours à de la soude caustique, puis au disulfure de carbone et enfin de sulfates et de vitriol (aussi connu sous le nom d'acide sulfurique). 

Tout de suite moins sympathique et naturel. 

Ces procédés chimiques lourds ont un impact néfaste sur la qualité de l'air, de l'eau et des sols car les produits et leurs vapeurs s'échappent forcément dans la nature et ne peuvent être recyclés. 

En plus de l'aspect chimique du procédé de fabrication de la viscose, la production est très gourmande en eau et participe à la déforestation massive. Près de 70 millions d'arbres sont abattus chaque année pour obtenir la cellulose : matière première de la viscose. De plus, ce sont près de 10 000 litres d'eau qui sont nécessaires à la fabrication d'1 kilo de viscose. Lorsque l'on sait que 5 millions de tonnes de viscose sont produites chaque année, cela fait un paquet d'eau potable. 

La bonne nouvelle est que le viscose peut-être recyclé.

Lorsque l'on en achète, il est donc important de choisir un vêtement fait à 100% de viscose pour pouvoir le recycler par la suite.

C'est un point minime lorsque l'on voit toute la pollution induite par la production de cette matière mais ce sera déjà un point positif. 

Une alternative ? Le lyocell. Il est aussi issu de cellulose et suis le même processus de fabrication que la viscose. Seule différence notable? Il fonctionne en circuit fermé : l'eau et les produits chimiques récupérés et ré-utilisés. Egalement, les forêts sur lesquelles sont prélevées la cellulose de bois (matière première de la viscose et du lyocell) sont gérées de façon durable : pas de déforestation massive ici !


Polyester

Le polyester c'est 42 millions de tonnes produites par an et plus de 50% des fibres textiles produites au monde! Un gros business. 

Alors qu'est-ce que c'est ? Un dérivé du pétrole, tout comme le plastique. 

Ce n'est que le début et déjà, cela ne sent pas très bon n'est-ce-pas ? Il en va de même pour le nylon, l'élasthanne, l'acrylique ou le polyamide. Tous des noms que nous avons tous déjà vus une fois sur les étiquettes de nos vêtements. 

Pour les fabriquer, on mélange des composants de pétrole avec différents acides et alcools. Ensuite, la transformation en fils peut se faire avec ou sans eau selon la matière voulue.

Les déchets toxiques créés sont nombreux et finissent dans les sols, les eaux usées et l'air avec des émissions de métaux lourds notamment. En plus de cette pollution directe, le polyester continuera de polluer tout au long de sa vie en rejetant des micro-particules de plastique à chaque lavage. 

Cuir

Au-delà de l'aspect éthique et de la problématique animale, la production de cuir est une des pires au niveau environnemental. 

L'impact environnemental de l'industrie du cuir est directement lié à celui de l'industrie de l'élevage bovin : ils sont responsables à près de 20% des émissions mondiales de gaz à effets de serre. L'élevage est également très consommateur d'eau et, d'après GreenPeace, responsable à 80% de la destruction de la forêt amazonienne. 

Le processus de fabrication du cuir, lui, est fondé sur l'utilisation massive de produits chimiques ensuite rejetés dans la nature. On retrouve des sels minéraux, du chrome, du goudron, du formaldehyde ou encore du cyanure.

Reluisant. 

Ces produits sont bien entendu ensuite rejetés dans les océans. 

En raison du double impact élevage et transformation chimique, 1 kilo de cuir peut déboucher sur des conséquences environnementales 20 fois supérieures à celles d'1 kilo de matière synthétique. 



Au-delà de ces aspects environnementaux pour chaque matière, les aspects éthiques et santé entrent également en compte. 

En effet, l'exploitation de la main d'oeuvre adulte ou infantile est devenue courante dans certains pays de production textile.

Egalement, tous ces produits chimiques utilisés pour transformer les fibres sont dangereux pour les ouvriers mais aussi pour nous qui portons ces vêtements. 

Il est courant de voir des personnes développant de l'exéma ou différentes allergies dues à certains tissus. 


Dans une démarche plus écologique, l'idéal serait de limiter (voire même arrêter) nos achats de textiles polluants à produire. Les achats de seconde-main peuvent être une bonne solution pour rentrer dans une logique d'économie circulaire. 

Je ne dis certainement pas d'arrêter d'acheter mais le faire de façon responsable, en regardant l'étiquette pour acheter moins de textiles polluants et privilégier si possible les matières naturelles et brutes.


Les alternatives moins polluantes existent et se développement de plus en plus, il faut donc les soutenir !

Attention néanmoins toujours à la sur-consommation: acheter trop sera néfaste dans tous les cas, que ce soient des fibres naturelles ou pas. 

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