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Bonjour Nuage, les livres créent la maison

N°8. Construire un chez-soi, livres et séances en live.

 

☁️ Bonjour Nuage,

J’ai récemment lu une phrase qui m’a marqué :

“home is where your heavy books are”.

Et je l’ai trouvée tellement vraie.

Depuis que j’ai quitté la maison familiale à 16 ans, j’ai adopté un comportement de petit castor qui fais des allers-retours entre la forêt et son nid, les pattes plein de branches.

De la même façon, à chaque fois que je rentre chez mes parents, je choisis soigneusement entre 3 à 10 livres dans ma bibliothèque d’ado, puis je repars avec pour remplir mon appartement.

Et clairement, c’est pour transformer mon lieu de vie en un “chez-moi” dans lequel je retrouverais tous mes livres, les souvenirs qui vont avec, leur odeur et leur visuel.

J’ai commencé par ramener des livres “utiles” : essais sociologiques, économiques et livres de développement personnel. Cela permettait de me justifier auprès de ma conscience : “je vais les lire donc c’est important de les ramener : ils me seront utiles pour les études, le travail et ma compréhension du monde”. Pourquoi me justifier ? Car avant, je changeais d’appartement tous les 6 mois. Entre les stages, les cours, les échanges universitaires et les vacances. J’étais en plus assez loin du foyer familial donc rajouter des cartons de livres n’était pas le plus pratique.

Ensuite, j’ai ramené de plus en plus de classiques : mes livres réconfort. Du Zola, du Maupassant, du Jane Austen et compagnie. Ça, c’était pour ma culture personnelle. Hum hum.

Récemment, j’ai commencé à ramener mes gros livres d’art. Tu sais les livres de collection énormes qui font la taille de ton torse et pèsent plusieurs kilos. J’ai une passion pour leur esthétique, et j’adore lorsqu’ils sont centrés sur un.e artiste ou un courant artistique hyper niche. Le plus inconnu possible, le plus il m’excite. Certain.es appelleront cela de la “branlette intellectuelle”, et ça me plaît.

Chez mes parents, ma collection de livres est gigantesque. Je n’en ai d’ailleurs pas lu la moitié. Ceux que je ramène font surtout partie de cette moitié non-lue, mais je ne les lirais pas pour autant.

Je me persuade du contraire, mais je sais très bien que je me mens à moi-même. Et ça n’est pas grave. Je me pardonne.

Je suis simplement en train de me construire un barrage de bouquins et de recréer l’atmosphère de ce que j’associe à un “chez-soi” dans mon appartement d’adulte.

Peut-être est-ce différent pour chaque personne. Pour un.e cinéphile, la sensation d’être chez-soi est peut-être associée à une collection de DVD, pour d’autres à une chaine hi-fi de qualité, une odeur, une décoration particulière, peut-être même à un type de cuisine.

Toi qui lis cette lettre, es-tu une personne pour qui la “maison” n’est aucunement associée à un ou plusieurs livres ?

J’ai du mal à l’imaginer mais j’aimerais savoir pour enrichir ma vision des choses.

Cela pourrait même me servir à améliorer la construction de mon petit nid dans mon appartement.

Qu’est-ce qui est important et fournit ce sentiment d’être dans votre cocon personnel pour toi ?

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